28 ème étape – Acquapendente => Montefiascone soit 37,4 kilomètres = 48’072 pas (Cumulés = 893,7 kilomètres & 1'147’324 pas)

Dire définitivement au revoir à la Toscane et entrer dans le Lazio…

Acquapendente est la toute première commune que l’on traverse lorsque l’on quitte la Toscane par la Via Francigena, nous y avons passé une nuit peuplée de souvenirs et de rêves ; souvenirs du Vaucluse, des Alpes de Haute Provence, du Piémont, de la Ligurie et rêves romains, bien sûr !

Départ sous un ciel légèrement couvert mais déjà chaud et humide, peu de choses à raconter jusqu’à San Lorenzo Nuovo où un marché nous attendait et surtout le « Lago di Bolsena » :



A la sortie de San Lorenzo Nuovo, nous avons décidé de suivre le balisage « Via Francigena »



Dans notre descente vers la berge (En tout cas, le croyions-nous à cet instant…), nous avons croisé San Lorenzo Vecchio, village originel qui a été abandonné par ses habitants après l’effondrement de plusieurs demeures dû au creusement systématique de caves dans le tuf, sous les maisons.



Nous cheminions alors au milieu de cultures, dans une atmosphère saturée d’humidité



Le maïs, grand dévoreur d’eau devant l’éternel, s’épanouit par ici sans peine



Ce qui n’a pas été notre cas puisque le balisage (Ou l’absence de balisage !) nous a fait parcourir plus de chemin que prévu lorsque nous nous sommes perdus dans ces presque marécages et qu’il nous alors fallu retourner sur l’asphalte…

Le projet séduisant de longer le lac n’était donc qu’une illusion et nous n’avons pu que l’admirer de loin toute la journée !

Quelques kilomètres plus loin, nous sommes tombés nez à nez avec ce jugement italien sur la performance de l’équipe française de football pour son premier match du Mondial 2006 contre la Suisse :



La température augmentant sans cesse et l’humidité ne diminuant pas, nous avons particulièrement apprécié de pouvoir boire une boisson très fraîche à Bolsena.

Se présentant comme la « Cité du miracle eucharistique », Bolsena a, selon la légende, connu en 1263 un évènement inoubliable lorsqu’un religieux en route pour Rome a publiquement émis des doutes sur la « transsubstantiation » ; quelle ne fut pas sa surprise lors de la messe de voir son hostie ruisseler de sang…



Toujours des soucis avec l’orthographe (Humour, bien sûr…)



Sur le trajet entre Bolsena et Montefiascone, nous avons été les témoins d’un phénomène extrêmement curieux : un arc en ciel qui n’avait pas une forme d’arc en ciel et qui a duré 20 minutes !





Peu avant d’arriver à Montefiascone, l’île Martana



Encore une pincée d’arc en ciel « bolsenesque » !



Montefiascone, comme nous l’avons découverte lors de l’interminable montée qui semble la protéger des visiteurs, en tout cas de ceux arrivant à pied



Les monuments impressionnants sont légion, notamment la forteresse papale dont on peut apprécier la situation…



Ce soir, nous avons salué comme il se doit une borne. Pourtant, elle est faite de la même pierre que ses consoeurs mais ne porte curieusement que 2 chiffres en lieu et place des 3 que nous voyions depuis notre arrivée en Italie.



Je n’ose plus écrire que nous sommes fatigués parce que je l’ai déjà trop fait et que nous poursuivons tout de même ; la grande différence par rapport à Compostelle c’est cette atteinte physique, j’ai la sensation de puiser dans des réserves que je ne suis plus sûr d’avoir.

J’essaye de trouver une explication, sont-ce les 17 à 18 kilos que je porte ? Cela ne fait que 3 à 4 kilos de plus que pour Santiago et le pèlerinage comptera moins de jours…

Est-ce la longueur des étapes ? Elles sont beaucoup plus longues qu’en Espagne, près du double pour certaines, pourtant…

Pourtant, je suis heureux d’être ici et maintenant, je dors très mal parce que j’ai des douleurs aux jambes qui me réveillent régulièrement mais je marche, je suis vivant, je regarde le Monde, je le respire, je m’en abreuve, je m’inspire de tous ceux qui m’ont précédé et je garde le Chemin ouvert pour ceux qui me suivront.

Nous sommes le 17 juin 2006, je suis à Montefiascone avec mon fils Manuel Jr qui a déjà marché 900 kilomètres, cette minuscule mais si importante trace est faite, pour aujourd’hui, pour demain, pour une certaine éternité…



A demain