Rome 2006

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vendredi 23 juin 2006

Samedi 24 juin 2006

« Rome 2006 », c’est fini !

C’est pourquoi, ce blog est clôturé aujourd’hui même par votre serviteur. Il restera cependant en ligne afin de porter témoignage de notre modeste périple, ceci aussi bien à usage familial que pour toute personne que cette aventure pourra intéresser dans l’avenir.

Je suis, en effet, convaincu de l’importance fondamentale de parler, écrire, chanter, graver, sculpter, peindre, composer, etc.. pour le résumer en un verbe : s’exprimer.

J’ai souhaité pour Rome cette année, comme pour Compostelle il y a 2 ans, communiquer « à chaud » mes sentiments et mes émotions afin d’empêcher toute réécriture future, plus ou moins héroïque, plus ou moins respectueuse de la réalité.

Car, c’est sur du matériau pur (La vérité) que l’on peut espérer progresser et c’est l’énorme ambition que j’ai dans ma vie :


Chaque jour, faire quelque chose pour la dernière fois ; chaque jour, faire quelque chose pour la première fois…


Pour aujourd’hui, la dernière chronique de « Rome 2006 » et la première de « Continuum II »


Merci d’avoir accompagné nos pas jusqu’à Rome et à tout de suite dans mon nouvel espace de libre expression :







jeudi 22 juin 2006

Vendredi 23 juin

Ballade à Rome

Afin de prolonger quelque peu le bonheur d’être arrivé dans la ville éternelle, je vous invite à une promenade à travers les siècles…

Vous conviendrez sans peine que tout commentaire serait superflu !

Partons de la Basilique Saint-Pierre :





















Le plus difficile a été de faire un choix…

A demain

mercredi 21 juin 2006

Jeudi 22 juin

Le jour d’après…

Notre arrivée ayant été « digérée », j’ai le plaisir de revenir aujourd’hui sur notre dernière étape.

Rêvant de notre entrée dans Rome, je me suis réveillé à 3 heures du matin, bien incapable ensuite de me calmer pour espérer me rendormir. Ce qui fait que vers 4 heures trente, Manu s’est à son tour trouvé sorti de son lit pour un départ juste après 5 heures.



Le chemin de La Storta au Monte Mario n’a rien eu d’extraordinaire, si ce n’est un excellent petit-déjeuner vers San Onofrio et cette photo « récompense », quelques kilomètres auparavant.



Première vision de Rome dans la descente du Monte Mario



L’enthousiasme le disputait à l’impatience lors de notre approche…



Parvenus près des murs du Vatican, le kilomètre de queue ( !) pour la visite de la Chapelle Sixtine à 8h20 n’a pas manqué de nous impressionner.



Quelques centaines de mètres encore, le passage sous le détecteur de métaux…



…et nous nous retrouvons devant la Basilique.



Je demande dans mon italien hésitant à un jeune homme en soutane où se trouve la Sacristie, ce religieux français me répond en souriant, et en français… (Aurait-il reconnu mon accent ? Impossible !)

Nous échangeons quelques propos sur sa vie ici, il nous apprend qu’il est à Rome depuis 2 ans et qu’il s’y sent très bien. Il nous félicite pour notre arrivée et nous nous quittons après des vœux réciproques de bonheur.

Nous déposons nos sacs à la consigne (Gratuite) de la Basilique, prenons un grand bol d’air déjà surchauffé et entrons dans Saint-Pierre de Rome !

J’aime cette photo parce que les personnes visibles ne font que passer alors que la foi reste : " Tu es Pierre et c’est sur toi que je bâtirai mon église "



J’emprunterai les mots d’une jeune fille près de nous pour décrire l’émotion qui étreint tout visiteur : « C’est magnifique… Quand on voit ça, on se dit qu’il doit vraiment y avoir « quelque chose » là-haut… »

Nous avons, Manu et moi, librement déambulé un moment, ne sachant où regarder, échangeant des soupirs émerveillés et des sourires aussi larges que l’édifice lui-même. Puis, nous nous sommes rendus à la Sacristie afin d’y faire enregistrer notre pèlerinage.

Un huissier nous a prié de revenir à 9h00, ce que nous avons fait à la minute près. On nous a alors demandé de nous rendre dans un bureau situé à l’étage inférieur ; dans la loge d’un autre huissier j’ai pris cette photo pendant que nous attendions, elle en dit long sur l’amour que Jean-Paul II a su donner…



Une charmante dame m’a sorti de mes pensées et nous a prié de la suivre. J’étais tellement ému et elle a été si gentille que j’ai oublié de lui demander son nom, je la prie de m’en excuser ! Elle nous a conduit dans un salon voisin, nous avons pris place autour d’une table ronde et nous lui avons donné les principales informations à propos de notre pèlerinage, détaillées dans nos « crédencials ».

Elle nous a chaleureusement félicité, spécialement Manu pour son jeune courage et sa belle ténacité. A cet instant, un Père qui nous a été présenté comme « il Capo de la Basilica » est entré dans le salon. Notre hôte lui a expliqué notre périple et il a, à son tour, congratulé Manu puis s’est éclipsé.

Nous avons rempli un registre dans lequel, en plus des informations usuelles (Nom, adresse, etc…), j’ai pu donner les motivations de notre démarche, remercier le Très Haut et mes proches pour leur aide ainsi que dédier notre pèlerinage à ma mère, mes fils et ma femme…

Lorsque j’ai terminé d’écrire, notre charmante hôte est revenue avec nos « Testimonium » et nous les a remis en nous remerciant d’être ici !



A cet instant, le Père est entré dans le salon et a dit à Manu que ce qu’il avait fait était exceptionnel et que cela méritait un souvenir exceptionnel. Il lui a alors tendu une pochette portant le blason de Jean-Paul II dans laquelle se trouvait un chapelet qu’il avait lui-même béni. Pendant que Manu le sortait, le Père a rajouté :

« C’est très précieux pour nous comme ce que tu as fait… »

J’avoue avoir été très touché, ce moment restera comme un des plus forts de ce mois de juin 2006 avec ceux vécus peu après avec Alice.

J’avais demandé à ma femme d’attendre afin que nous entrions ensemble dans la Basilique, ce que nous avons pu faire, main dans la main, indescriptible…

Comme l’a été le moment passé devant la tombe de Jean-Paul II, impossible alors de retenir nos larmes. Lors de ma première visite, j’avais croisé son regard, cette fois-ci je m’inclinais devant cette dalle que les pèlerins couvrent, chaque jour, de fleurs et de messages



Nous avons pu accomplir jusqu’au bout notre démarche, elle n’a rien d’exceptionnel ou de glorieux mais il n’y a sans doute que d’autres pèlerins à pied qui peuvent partager le vécu de centaines de kilomètres de pensées, de doutes, d’enthousiasme, de fatigue, de joie, etc… jusqu’à la libération finale.

J’envoie directement cette photo là-haut d’où ma mère nous a suivi et aidé… Elle doit être sacrément fière de son petit-fils…



La vie coule d’une génération à l’autre, l’important est qu’elle n’oublie jamais ni d’où elle vient ni où elle va



A demain



mardi 20 juin 2006

Mercredi 21 juin

31 ème étape – La Storta => Vatican soit 17,3 kilomètres = 22’213 pas (Cumulés = 981 kilomètres & 1'259’417 pas)

Nous sommes arrivés !

J’envoie cette très brève chronique de la Place Saint Pierre et c’est un grand, grand, grand moment…

Nous avons été merveilleusement reçus à la Sacristie, j’y reviendrai, comme je reviendrai sur la fin de notre marche.

Pour le moment, juste l’immense plaisir de pouvoir envoyer ces quelques images :









Merci à tous ceux qui ont permis que nous soyons ici aujourd’hui…

A demain !



lundi 19 juin 2006

Mardi 20 juin

30 ème étape – Sutri => La Storta soit 34,2 kilomètres = 43’913 pas (Cumulés = 963,7 kilomètres & 1'237’204 pas)

Chaleur intense !

Dans l’air avec 34° mais surtout dans le cœur avec…

Reprenons dans l’ordre, hier soir Manu et moi avons assisté à la magnifique procession du village perché de Sutri dont les rues étaient décorées de multiples motifs réalisés avec des pétales de fleurs !







Cette ambiance extraordinaire ajoutée à notre arrivée si proche à Rome m’a donné du vague à l’âme. Beaucoup, beaucoup d’émotion, j’ai eu besoin plus tard de me promener dans le village redevenu calme et presque désert





Enfin couché, mes pensées allaient en tout sens et je tentais de m’endormir lorsque quelqu’un a cogné à la porte de notre chambre.

« Papa, qu’est-ce je fais ? J’ouvre ? »

« Bien… oui !? »

Mon fils qui se lève, tourne la clef dans la serrure, la porte qui s’entrouvre et… ma femme qui apparaît !

La surprise absolue et merveilleuse de se sentir très seul un instant auparavant et d’être exaucé celui d’après, c’est aussi cela un, pardon, notre pèlerinage. Alice ne devait pas venir nous chercher, nous avions finalement « décidé » que nous rentrerions en train…

La très très chaude étape d’aujourd’hui en est devenue presque anecdotique, en voici un résumé plus rapide que son déroulé… Pour être précis, j’ai décidé que nous la franchirions sans porter nos sacs (Vive Alice !) ce qui ne sera pas le cas de l’étape de demain.

Départ de Sutri sous une chaleur déjà très humide :



Passage près du lac de Monterosi après une dizaine de kilomètres



Pour les prochains pèlerinages, j’ai enfin trouvé LA solution, mes fils devant et votre serviteur derrière…



Pour le reste et au risque d’enlever une part de magie à l’idée du « Chemin de Rome », nous avons marché sur une semi autoroute sur des kilomètres. Le voyage se passait alors dans la tête et surtout dans le cœur, avec les présents et tous les autres…





Nous avons quand même pu constater ce que notre camarade pèlerin, Gianfranco, nous annonçait hier : Rome est la commune la plus agricole d’Europe ! (Nous sommes là à moins de 30 kilomètres de son centre)



Lors de notre pause repas, Manu a encore une fois démontré son amour (Réciproque !) des matous



Après avoir compris de quelle expérience sont nés les « Thermes romains » (Vous placez un pèlerin sur une route en juin, vous le faites marcher et vous attendez, il ruissellera sous peu…), nous avons vu arriver notre ville étape avec un grand plaisir



Ah, j’allais oublier, La Storta est notre dernière ville étape… car si Dieu le veut, demain en fin de matinée, nous foulerons les pavés de la place Saint-Pierre de Rome…

J’arrête ici car l’émotion d’hier soir n’a fait que croître aujourd’hui et la température est si élevée que mes larmes sèchent à peine avoir touché le sol ; et il y a des histoires qui ne s’écrivent qu’avec cette encre-là.

Je le sais, c’est ma mère qui me l’a appris…

A demain


dimanche 18 juin 2006

Lundi 19 juin

29 ème étape – Montefiascone => Sutri soit 35,8 kilomètres = 45’967 pas (Cumulés = 929,5 kilomètres & 1'193’291 pas)

La journée des bonnes âmes !

Le temps n’a pas varié des cases a) gris b) humide, pourtant quelle belle étape…

Départ avant 7h00, selon notre habitude, avec l’ambition de dormir à Capranica en passant par Viterbo. Voilà quel était notre programme précis, dans la réalité nous fermerons nos yeux à Sutri ; nous avons donc parcouru beaucoup plus de kilomètres que prévu, avec pourtant moins de fatigue, miracle ?

Nos anges gardiens du jour se nomment Louisa et Gianfranco, la première que l’on voit en photo ci-après avec Manu a fait plus que nous aider à trouver notre chemin à Viterbo pendant que le second nous faisait visiter les ruines étrusques de Sutri.



Louisa Belardelli est en charge de la culture à la ville d’Acquapendente, à ce titre elle a consacré 15 années d’efforts continus au développement de la « Via Francigena » dont nous nous inspirons largement pour notre pèlerinage.

Ce dimanche matin, elle a montré que son implication est totale lorsqu’il s’agit d’aider des pèlerins, merci encore à elle.

En pénétrant dans Viterbo, bien protégée derrière ses murailles, nous avons immédiatement pensé à Avignon, le lien n’était pas fait par hasard puisque Viterbo est également la « Cité des Papes ».

J’y consacrerai un paragraphe plus long prochainement…



A « Le Farine », nous avons quitté la route principale pour des routes plus calmes avec des perspectives très originales



Après une douzaine de kilomètres d’agréable tranquillité, nous avons malheureusement été obligés de revenir sur le goudron encombré où nous aurons passé 99% de notre pèlerinage…



C’est à Capranica que nous avons rencontré le Docteur Gianfranco Perugini qui s’est révélé être un pèlerin de Compostelle (Millésime 2004, comme Michael et votre serviteur). Que font des pèlerins lorsqu’ils se croisent ?

Ils s’aident !

Plus précisément, Gianfranco nous a aidé. Voyant qu’il n’y avait pas d’hébergement à Capranica, il nous a proposé de nous emmener au village suivant : Sutri. A peine arrivés, nous avons, à son initiative, visité des ruines étrusques avant de partager un excellent repas.

On voit ici Manu dans un amphithéâtre creusé à même le rocher :



La providence avait une fois de plus rempli son rôle majeur puisque nous sommes arrivés dans le superbe village de Sutri, situé sur une colline, qui est entièrement fleuri pour sa procession annuelle !





Je conclus sur la police locale qui est équipée de dentelles et de sourires désarmants… On aurait presque envie de devenir délinquants…



En humant l’air, il y flotte comme une odeur de ville éternelle tant nous nous en approchons.

Quand allons-nous réaliser que nous sommes si près du but ?

Peut-être seulement sur la Place Saint-Pierre !

Ce n’est pas encore d’actualité, à demain…



samedi 17 juin 2006

Dimanche 18 juin

28 ème étape – Acquapendente => Montefiascone soit 37,4 kilomètres = 48’072 pas (Cumulés = 893,7 kilomètres & 1'147’324 pas)

Dire définitivement au revoir à la Toscane et entrer dans le Lazio…

Acquapendente est la toute première commune que l’on traverse lorsque l’on quitte la Toscane par la Via Francigena, nous y avons passé une nuit peuplée de souvenirs et de rêves ; souvenirs du Vaucluse, des Alpes de Haute Provence, du Piémont, de la Ligurie et rêves romains, bien sûr !

Départ sous un ciel légèrement couvert mais déjà chaud et humide, peu de choses à raconter jusqu’à San Lorenzo Nuovo où un marché nous attendait et surtout le « Lago di Bolsena » :



A la sortie de San Lorenzo Nuovo, nous avons décidé de suivre le balisage « Via Francigena »



Dans notre descente vers la berge (En tout cas, le croyions-nous à cet instant…), nous avons croisé San Lorenzo Vecchio, village originel qui a été abandonné par ses habitants après l’effondrement de plusieurs demeures dû au creusement systématique de caves dans le tuf, sous les maisons.



Nous cheminions alors au milieu de cultures, dans une atmosphère saturée d’humidité



Le maïs, grand dévoreur d’eau devant l’éternel, s’épanouit par ici sans peine



Ce qui n’a pas été notre cas puisque le balisage (Ou l’absence de balisage !) nous a fait parcourir plus de chemin que prévu lorsque nous nous sommes perdus dans ces presque marécages et qu’il nous alors fallu retourner sur l’asphalte…

Le projet séduisant de longer le lac n’était donc qu’une illusion et nous n’avons pu que l’admirer de loin toute la journée !

Quelques kilomètres plus loin, nous sommes tombés nez à nez avec ce jugement italien sur la performance de l’équipe française de football pour son premier match du Mondial 2006 contre la Suisse :



La température augmentant sans cesse et l’humidité ne diminuant pas, nous avons particulièrement apprécié de pouvoir boire une boisson très fraîche à Bolsena.

Se présentant comme la « Cité du miracle eucharistique », Bolsena a, selon la légende, connu en 1263 un évènement inoubliable lorsqu’un religieux en route pour Rome a publiquement émis des doutes sur la « transsubstantiation » ; quelle ne fut pas sa surprise lors de la messe de voir son hostie ruisseler de sang…



Toujours des soucis avec l’orthographe (Humour, bien sûr…)



Sur le trajet entre Bolsena et Montefiascone, nous avons été les témoins d’un phénomène extrêmement curieux : un arc en ciel qui n’avait pas une forme d’arc en ciel et qui a duré 20 minutes !





Peu avant d’arriver à Montefiascone, l’île Martana



Encore une pincée d’arc en ciel « bolsenesque » !



Montefiascone, comme nous l’avons découverte lors de l’interminable montée qui semble la protéger des visiteurs, en tout cas de ceux arrivant à pied



Les monuments impressionnants sont légion, notamment la forteresse papale dont on peut apprécier la situation…



Ce soir, nous avons salué comme il se doit une borne. Pourtant, elle est faite de la même pierre que ses consoeurs mais ne porte curieusement que 2 chiffres en lieu et place des 3 que nous voyions depuis notre arrivée en Italie.



Je n’ose plus écrire que nous sommes fatigués parce que je l’ai déjà trop fait et que nous poursuivons tout de même ; la grande différence par rapport à Compostelle c’est cette atteinte physique, j’ai la sensation de puiser dans des réserves que je ne suis plus sûr d’avoir.

J’essaye de trouver une explication, sont-ce les 17 à 18 kilos que je porte ? Cela ne fait que 3 à 4 kilos de plus que pour Santiago et le pèlerinage comptera moins de jours…

Est-ce la longueur des étapes ? Elles sont beaucoup plus longues qu’en Espagne, près du double pour certaines, pourtant…

Pourtant, je suis heureux d’être ici et maintenant, je dors très mal parce que j’ai des douleurs aux jambes qui me réveillent régulièrement mais je marche, je suis vivant, je regarde le Monde, je le respire, je m’en abreuve, je m’inspire de tous ceux qui m’ont précédé et je garde le Chemin ouvert pour ceux qui me suivront.

Nous sommes le 17 juin 2006, je suis à Montefiascone avec mon fils Manuel Jr qui a déjà marché 900 kilomètres, cette minuscule mais si importante trace est faite, pour aujourd’hui, pour demain, pour une certaine éternité…



A demain



vendredi 16 juin 2006

Samedi 17 juin

27 ème étape – San Quirico d’Orcia => Acquapendente soit 42 kilomètres = 53’968 pas (Cumulés = 856,3 kilomètres & 1'099’252 pas)

Ou comment être piégés puis sauvés par le Chemin !

Nous avions prévu de scinder cette sympathique section de 48 kilomètres au total en 2 étapes, si possible de longueurs équivalentes, afin de récupérer des efforts des derniers jours. L’étude attentive de la carte nous avait fait douter de la présence d’hébergements là où justement nous allions en avoir besoin, mais…

A cœur pèlerin, rien d’impossible… nous nous sommes donc mis en route en comptant sur les « agriturismo », soit le tourisme rural local, totalement absent des cartes mais que nous avions croisé en quantité jusqu’à présent.

Bref retour en arrière, avant que de dérouler le film de cette très longue journée, pour partager avec vous le panorama que j’avais devant les yeux hier soir pendant que je pensais à ma femme.

Romantique un jour…



Départ vers 7h00 de San Quirico d’Orcia. Première halte après 6 kilomètres pour notre petit-déjeuner dans un village superbe répondant au nom de « Bagno Vignoni » où une source naturelle d’eau chaude en a fait un lieu de thermalisme fréquenté depuis l’Antiquité.



Je renonce d’entrée à vous décrire les 10 heures passées sur la route, partageons ensemble quelques fragments de cette interminable marche. Tout d’abord, rappel des 3 règles de base auxquelles doit répondre toute maison qui prétend au titre de « toscane » :

Etre située sur une colline dégagée, disposer d’une longue allée d’accès et, surtout, qu’elle soit agrémentée de cyprès, démonstration



Vous aimez les ambiances locales ?



Pour être précis, il y a eu un important changement entre le panorama dont nous avons bénéficié avant le tunnel « le Chiavi » (Qui a marqué la moitié de notre étape) et après…

Voilà encore un peu d’avant :



Et voici l’après !



Nous avions dépassé depuis longtemps les 25 kilomètres de marche que nous nous étions fixés puisque nous flirtions avec les 35 et en lieu et place de « tourisme rural », nous arrivions dans une zone industrielle !

Lorsque j’ai vu cette enseigne, j’ai instantanément pensé à mon propre rendez-vous avec ma brune aux yeux verts d’épouse et j’ai espéré que cela nous porterait chance, raté…



Il était trop tôt pour danser et les « agriturismo » restaient invisibles, j’ai alors proposé à Manu qui était épuisé de s’arrêter et j’ai continué afin de découvrir l’hébergement qui devait, à coup sûr, se cacher 2 ou 3 kilomètres plus loin…

6 ou 7 kilomètres d’efforts solitaires n’ont rien changé à l’aspect désertique du lieu, j’ai donc appelé Manu et lui ai demandé de faire du stop pour me rejoindre et décider ensemble quoi faire (Hypothétique grange ou belle étoile ? Mais la pluie menaçait…).

La tentation prend des visages souvent étonnants, cet après-midi c’était celui d’un très sympathique directeur marketing qui partait rejoindre sa famille en vacances à…Rome !

Lorsqu’il nous a amicalement proposé de partager sa route, je confesse un instant d’hésitation… qui n’a heureusement pas duré mais j’ai volontiers accepté son aide pour les 6 kilomètres qui manquaient encore pour rejoindre Acquapendente et un logement décent.

Quelques mots sur notre ville étape qui est un très ancien point de passage pour les pèlerins se rendant à Rome.



Elle abrite notamment une « Basilique du Saint Sépulcre » qui serait liée à celle de Jérusalem ! Le modeste auteur de « Genia » que je suis n’a pas manqué de la visiter…



Encore Jérusalem…

Cette journée fut extraordinaire parce que depuis le début de l’après-midi mon corps n’a plus été en mesure de me fournir l’énergie pour avancer, une autre a alors pris le relais et j’ai l’impression qu’elle aurait pu m’entraîner très loin si j’avais fermé les yeux pour ouvrir ceux de l’intérieur.

Je les ouvrirai cette nuit, lorsque mon moi « standard » dormira, je reprendrai alors mon voyage…

A demain



N.B : Selon notre pratique « compostellane », les 6 derniers kilomètres effectués en voiture n’ont bien entendu pas été comptabilisés…

jeudi 15 juin 2006

Vendredi 16 juin

26 ème étape – Siena => San Quirico d’Orcia soit 43,2 kilomètres = 55’468 pas (Cumulés = 814,3 kilomètres & 1'045’284 pas)

Ca y est…

J’ai un deuxième fils millionnaire ! Déjà un million de pas sur le Chemin de Rome pour Manuel Jr après le million et demi de Michael sur celui de Compostelle, je suis très chanceux d’avoir des fils aussi exceptionnels, volontaires et courageux, chapeau bas Messieurs.

Mais que cette journée fut difficile, un soleil de plomb a lentement mais assurément lesté nos semelles à mesure que la température ambiante grimpait, grimpait…

Pourtant, il faisait frais lorsque nous sommes partis de Sienne vers 6h30



Un dernier coup d’œil…



Manu m’a piégé alors que nous prenions un petit déjeuner à Monteroni d’Arbia



Quelque part sur la terre de Toscane, le 15 juin 2006



Même les pèlerins regardent passer les trains par ici !



En passant par Buonconvento



Même si la mesure est approximative, nous voyons pour la première fois une borne indiquant moins de 200 kilomètres jusqu’à Rome



Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir été subjugués par la beauté de l’environnement



Un exemple parmi des centaines possibles…



Après trop d’heures, trop de kilomètres, avec trop de chaleur, nous sommes enfin arrivés à notre ville étape, bravo mon fils !



Tout au fond, là-bas, mais déjà invisible : Sienne



Nombre de chiffres symboliques pour cette étape parcourue le jour de la Fête Dieu, 1 million de pas, 800 kilomètres déjà marchés et théoriquement moins de 200 encore à affronter, je suis heureux de ces « coïncidences ».

La fatigue gagne vraiment du terrain, d’autant plus que, perclus de douleurs, j’ai très mal dormi la nuit dernière et que nous enchaînons les très longues étapes.

Mais ce ruban d’asphalte surchauffé agit comme un miroir de l’âme (Merci Monsieur Lichtenberg…) entrouvrant une porte habituellement inaccessible au-delà de laquelle je crois entrapercevoir une dame à laquelle j’ai pu présenter son merveilleux deuxième petit-fils…

Que les septiques mettent cela sur le compte de la chaleur et de l’épuisement et que tous les autres partagent un instant cette quête qui récompense sans commune mesure avec les efforts qu’elle implique.

La perspective est devenue aujourd’hui extraordinaire, toute intérieure qu’elle était, j’y plonge sans retenue sachant depuis Compostelle que cela ne dure pas.

Quelle chance d’échapper pour quelques fractions d’éternité à ce pathétique destin qui nous serait réservé.

Cette histoire s’écrit toute entière avec l’eau de la vie des hommes, des larmes d’amour

A demain

mercredi 14 juin 2006

Jeudi 15 juin

25 ème étape – Poggibonsi => Siena soit 30,7 kilomètres = 39’466 pas (Cumulés = 771,1 kilomètres & 989’816 pas)

Lorsque l’on est à Sienne, je ne vois qu’une attitude raisonnable à adopter : publier mes photos du jour et les dédier amoureusement à ma belle avec qui je reviendrai…

A l’entrée de Poggibonsi, nous avons été accueillis par cette « affiche »



Le village de Staggia Senese



Enfin arrivés sur la Piazza del Campo, une glace avant l’ascension…



Pendant l’ascension !



Au sommet, à près de 80 mètres du sol



Quelques vues spectaculaires depuis là-haut









La « Torre del Mangia »





En conclusion photographique provisoire, la tour agrémentée d’un visiteur qui a marché plus de 750 kilomètres pour la visiter !



Manu a les yeux qui brillent de la magie de Sienne ; lorsque nous sommes allés faire tamponner notre crédencial (Passeport du pèlerin) à la Chapelle de l’Université et que la bonne sœur (Qui nous a en plus offert une boisson fraîche) lui a dit que la Faculté accueillait de nombreux étudiants étrangers dans le cadre du programme d’échange européen « Erasmus », quelque chose me dit que cette information ne restera pas lettre morte…

Notre séjour ici est définitivement trop bref, l’avantage est que nous y reviendrons à coup sûr !

A demain



P.S : Je n’ai pas eu trop mal au pied droit mais j’ai l’impression que toute la fatigue de nos jours de marche m’a été livrée d’un seul coup aujourd’hui. Il faut que je la digère rapidement car les étapes des jours à venir s’annoncent « sérieuses »…

mardi 13 juin 2006

Mercredi 14 juin

24 ème étape – San Miniato Basso => Poggibonsi soit 37,3 kilomètres = 47’865 pas (Cumulés = 740,4 kilomètres & 950’350 pas)

Au moment d’écrire ces lignes, je ne parviens plus à poser le pied droit par terre !

Il y a une certaine ironie à avoir systématiquement souffert du pied gauche depuis le début de notre préparation, il y a des mois (A tel point que ma chaussure est équipée d’une semelle orthopédique spéciale) et de rencontrer le premier souci sérieux à l’autre…

Croisons les… orteils et espérons qu’au moment de partir mercredi matin, la machine se sera soignée d’elle-même, je ne vois malheureusement guère d’autre solution mais je suis confiant, m’a-t-on laissé arriver jusque là pour ne pas pouvoir terminer ?

Est-ce cette journée si éprouvante que nous venons de vivre qui en est la cause ? Récit en images de plus de 7 heures de marche sous un superbe soleil toscan.

Départ à 9 heures du matin de San Miniato Basso après un substantiel petit-déjeuner (Parce que je ne me suis réveillé qu’à 8 heures, exploit personnel !). Mais si nous avions pu voir ce qui nous attendait, nous aurions mangé le double.



Ils ont une approche intéressante de l’orthographe par ici…



En pensant à la sécheresse qui sévit sur le Sud de l’Europe, on mesure la chance de la Toscane d’être si bien irriguée



Heureusement, de nombreuses sections de la route que nous avons suivie aujourd’hui étaient bordées d’arbres, du plus parfait style local, à l’image de celle-ci



Nous avons beaucoup souffert de la chaleur…



Mais avons aussi beaucoup apprécié l’environnement





Nous avons mangé vers 14h00 dans la petite ville de Certaldo qui vit, comme toute l’Italie, au rythme de la Coupe du Monde de football. La pizzeria « Boccaccio » qui nous a accueilli a même installé une télévision à l’extérieur et le match Italie / Ghana de lundi soir passait en boucle !



Nous avons encore croisé plusieurs stèles dédiées à des jeunes décédés sur la route, leur nombre est tout simplement effrayant



Pourtant ce pays semble fait pour le bonheur



Peu avant notre arrivée à Poggibonsi, mon troisième fils, créatif dans l’âme, s’est rappelé à notre bon souvenir (Comme s’il se passait un moment sans que nous ne pensions à lui !).



Dernière photo pour tordre le cou à l’idée d’un pèlerinage gastronomique, voilà le genre de menu et d’assiette que me prépare Manu le soir. Alors tenté ? (Le jambon n'est que pour lui...)



Nous sommes littéralement épuisés en cette fin d’étape, le kilométrage, la chaleur et « l’effet » pèlerinage s’étant conjugués pour nous laminer.

L’avantage de ces « contraintes » est que j’ai vraiment pu « réfléchir » et « utiliser » cette journée pour mettre en œuvre cette définition personnelle de ce type d’aventure :

Marcher, c’est goûter ici bas à la future liberté éthérée de l’âme…

A demain dans une ville magnifique, si ma jambe droite le veut bien !




N.B : Sincères félicitations à mes fils aînés, Michael (Mon exceptionnel compagnon de Compostelle) et Manuel Jr (Le héros de cette aventure romaine) car j’ai appris aujourd’hui qu’ils venaient de recevoir leur ceinture marron de Judo.

C’est un fantastique accomplissement qui n’est plus qu’à une étape d’un premier sommet dans cette discipline si exigeante, bravo pour votre ténacité et votre courage.

Vous êtes très bien partis sur le Chemin de la Vie…

lundi 12 juin 2006

Mardi 13 juin

23 ème étape – Pisa => San Miniato Basso soit 38,2 kilomètres = 49’049 pas (Cumulés = 703,1 kilomètres & 902’485 pas)

Enfin la Toscane !

Les amateurs de précision rétorqueront que nous étions déjà en Toscane, ce à quoi j’oserai répondre que ce bord de mer transformé en un empilement d’hôtels séparés seulement de quelques mètres sur des dizaines et des dizaines de kilomètres ne correspond pas à mon image de la Toscane…

Celle d’aujourd’hui, si.

Grand au revoir ce matin tôt à la gare de Pietrasanta où ma belle nous a déposé en voiture afin que nous puissions rejoindre Pise où nous nous étions arrêtés samedi.



Dire que j’ai quitté mes cadets et ma femme avec plaisir serait un énorme mensonge mais l’idée de les retrouver la prochaine fois à Rome sera le meilleur des carburants pour les jours à venir.

Bien que le trajet Pietrasanta => Pisa dure – en théorie – 10 minutes en train, il nous a fallu plus d’une heure pour le faire en… bus, ceci pour cause de retard du train prévu et du bus aussi d’ailleurs. On voit l’effet des transports publics italiens sur Manu :



Enfin en route, nous avons décidé vers 13h00 de céder aux charmes d’une petite auberge située à « La Rotta », franchement un délicieux moment !



Ceci dans un cadre très agréable, « Il Melograno » si vous êtes dans le coin…



Les meilleures choses ayant une fin, nous avons repris la route en passant notamment à Capanne où une « Madonna Del Buon Viagio » nous a émus



Image typique de Toscane dont je vais vous abreuver dans les prochains jours :



La beauté de l’environnement n’oblitère pas la nécessité d’une profonde réflexion intérieure pour faire « passer » les désormais traditionnelles lignes droites et leurs bruyants véhicules…



Afin de fêter notre imminente arrivée sur la Via Francigena, le thermomètre s’est autorisé une remontée directement confirmée par nos organismes et notre consommation d’eau.



Demain, nous obliquerons sur la droite, direction la ville éternelle, pour une descente presque en ligne droite sur plus de 300 kilomètres. Il est amusant de constater que lorsque nous préparions notre itinéraire, nous anticipions ce moment en le considérant comme décisif ; maintenant que nous y sommes nous pensons plus aux kilomètres qui nous restent qu’à ceux déjà marchés…

Pour être encore plus précis, nous nous réjouissons beaucoup de notre étape de mercredi soir !

Comment ?

Où serons-nous mercredi ?

A demain…

dimanche 11 juin 2006

Lundi 12 juin

Jour de repos en famille à Marina di Pietrasanta (Cumulés = 664,9 kilomètres & 853’436 pas)

Tout est dit dans le titre, presque tout puisque Michael pointait aux abonnés absents, accaparé qu’il était par les révisions des épreuves du baccalauréat qui commencent ce lundi…

J’ai beaucoup pensé à lui, comme je pense souvent à lui depuis notre départ. On ne partage pas 1'500 kilomètres de marche sur le Chemin de Compostelle avec quelqu’un, à fortiori son fils, sans que cela ne crée une relation particulière.

Un dimanche de repos, réparti entre la matinée et le repas de midi sur la plage avec un ciel gris



et l’après-midi sous un soleil retrouvé consacré à la sieste, aux devoirs des cadets, à une visite de « Forte dei Marmi »



à un très divertissant tour en étrange vélo à 6 places



et surtout aux promesses romaines…



J’ai le cœur si gros de les voir partir que je vais compter chaque seconde d’ici à nos retrouvailles, plus le temps passe et plus j’ai besoin d’eux, c’est une des certitudes de ma vie !

Cette chronique est trop courte mais…

A demain

Dimanche 11 juin

22 ème étape – Marina di Pietrasanta => Pisa soit 30,2 kilomètres = 38’777 pas (Cumulés = 664,9 kilomètres & 853’436 pas)

Ma belle nous ayant fait l’immense plaisir de nous rejoindre vendredi soir en Toscane avec nos cadets pour le week-end, j’avoue m’être facilité la tâche samedi en n’ayant que de l’eau et mon appareil photo à porter dans mon sac à dos !

Etape à moitié balnéaire puisque longeant le bord de mer jusqu’à Torre del Lago puis se transformant en délire de géomètre avec des lignes droites tirées au cordeau pour rejoindre Pise.

En images, cela donne ceci…

Tout d’abord le play boy Manu qui, vendredi soir, attendait l’arrivée de la famille :



Une idée de l’ambiance du début de journée



Illustration du comportement de bien des professionnels du tourisme par ici…



Arrivée à Viareggio, précisément à :



Ambiance locale



Changement d’environnement vers Torre del Lago avec cette belle rectiligne de 6 kilomètres !



Un dernier effort de 14 kilomètres



Pour rejoindre la famille au pied de…



Manu a proposé sa solution pour garantir les vieux jours de cette célébrissime tour



Alice a pris cette photo de votre serviteur et m’a demandé de la mettre en ligne pour se sentir moins seule dans les 2 semaines à venir



Maxence, le photographe du blog d’à côté, a quant à lui pris la photo ci-après et, cette fois, c’est moi qui ai décidé de la mettre en ligne afin de me sentir moins seul dans les 2 semaines à venir…



Afin de donner aux efforts « voyageurs » de ma belle l’écho qu’ils méritent, j’ai décrété ce dimanche 11 juin : Jour officiel de repos du pèlerinage Martin « Rome 2006 ».

Cela nous fera un bien immense de pouvoir laisser tranquilles pendant 24 heures nos carcasses éprouvées avant la grande descente sur la Via Francigena.

Rendez-vous donc demain pour le compte rendu d’une journée les doigts de pied en éventail, une fois n’est pas coutume !

vendredi 9 juin 2006

Samedi 10 juin

21 ème étape – San Torenzo => Marina di Pietrasanta soit 34,3 kilomètres = 44’028 pas (Cumulés = 634,7 kilomètres & 814’659 pas)

Départ exceptionnellement tard (9h20) d’un très bel endroit qui mériterait d’être revu plus longuement (Manu pourrait vous parler des heures des glaces chocolat/noisette) :



Pour ma part, je soulignerais la classe de leurs animaux domestiques…



Plus loin, je me suis posé pour la première fois la question de savoir comment faire du miel au goût piquant ? Il suffit de faire butiner des cactus ! Pour l’anecdote, les fleurs de ce massif étaient entièrement occupées par des abeilles.



A une dizaine de kilomètres de San Torenzo, toute classe avait été remplacée par un embonpoint impressionnant.



Vers Marinella de Sarzana, nous retrouvions la mer



Au loin les montagnes du pays du marbre, Carrare !



A l’entrée du port de Marina de Carrara, une statue en l’honneur de la richesse naturelle locale



2 des très motivantes lignes droites de la journée…





Pour conclure cette chronique animalière, un hommage à tous les amoureux :



Ce soir, point d’envolée plus ou moins philosophique, nous sommes trop fatigués (Plus de 75 kilomètres en 2 jours) !

Je les réserve pour demain si je parviens au pied de la tour penchée la plus célèbre du Monde…

A demain