Le jour d’après…

Notre arrivée ayant été « digérée », j’ai le plaisir de revenir aujourd’hui sur notre dernière étape.

Rêvant de notre entrée dans Rome, je me suis réveillé à 3 heures du matin, bien incapable ensuite de me calmer pour espérer me rendormir. Ce qui fait que vers 4 heures trente, Manu s’est à son tour trouvé sorti de son lit pour un départ juste après 5 heures.



Le chemin de La Storta au Monte Mario n’a rien eu d’extraordinaire, si ce n’est un excellent petit-déjeuner vers San Onofrio et cette photo « récompense », quelques kilomètres auparavant.



Première vision de Rome dans la descente du Monte Mario



L’enthousiasme le disputait à l’impatience lors de notre approche…



Parvenus près des murs du Vatican, le kilomètre de queue ( !) pour la visite de la Chapelle Sixtine à 8h20 n’a pas manqué de nous impressionner.



Quelques centaines de mètres encore, le passage sous le détecteur de métaux…



…et nous nous retrouvons devant la Basilique.



Je demande dans mon italien hésitant à un jeune homme en soutane où se trouve la Sacristie, ce religieux français me répond en souriant, et en français… (Aurait-il reconnu mon accent ? Impossible !)

Nous échangeons quelques propos sur sa vie ici, il nous apprend qu’il est à Rome depuis 2 ans et qu’il s’y sent très bien. Il nous félicite pour notre arrivée et nous nous quittons après des vœux réciproques de bonheur.

Nous déposons nos sacs à la consigne (Gratuite) de la Basilique, prenons un grand bol d’air déjà surchauffé et entrons dans Saint-Pierre de Rome !

J’aime cette photo parce que les personnes visibles ne font que passer alors que la foi reste : " Tu es Pierre et c’est sur toi que je bâtirai mon église "



J’emprunterai les mots d’une jeune fille près de nous pour décrire l’émotion qui étreint tout visiteur : « C’est magnifique… Quand on voit ça, on se dit qu’il doit vraiment y avoir « quelque chose » là-haut… »

Nous avons, Manu et moi, librement déambulé un moment, ne sachant où regarder, échangeant des soupirs émerveillés et des sourires aussi larges que l’édifice lui-même. Puis, nous nous sommes rendus à la Sacristie afin d’y faire enregistrer notre pèlerinage.

Un huissier nous a prié de revenir à 9h00, ce que nous avons fait à la minute près. On nous a alors demandé de nous rendre dans un bureau situé à l’étage inférieur ; dans la loge d’un autre huissier j’ai pris cette photo pendant que nous attendions, elle en dit long sur l’amour que Jean-Paul II a su donner…



Une charmante dame m’a sorti de mes pensées et nous a prié de la suivre. J’étais tellement ému et elle a été si gentille que j’ai oublié de lui demander son nom, je la prie de m’en excuser ! Elle nous a conduit dans un salon voisin, nous avons pris place autour d’une table ronde et nous lui avons donné les principales informations à propos de notre pèlerinage, détaillées dans nos « crédencials ».

Elle nous a chaleureusement félicité, spécialement Manu pour son jeune courage et sa belle ténacité. A cet instant, un Père qui nous a été présenté comme « il Capo de la Basilica » est entré dans le salon. Notre hôte lui a expliqué notre périple et il a, à son tour, congratulé Manu puis s’est éclipsé.

Nous avons rempli un registre dans lequel, en plus des informations usuelles (Nom, adresse, etc…), j’ai pu donner les motivations de notre démarche, remercier le Très Haut et mes proches pour leur aide ainsi que dédier notre pèlerinage à ma mère, mes fils et ma femme…

Lorsque j’ai terminé d’écrire, notre charmante hôte est revenue avec nos « Testimonium » et nous les a remis en nous remerciant d’être ici !



A cet instant, le Père est entré dans le salon et a dit à Manu que ce qu’il avait fait était exceptionnel et que cela méritait un souvenir exceptionnel. Il lui a alors tendu une pochette portant le blason de Jean-Paul II dans laquelle se trouvait un chapelet qu’il avait lui-même béni. Pendant que Manu le sortait, le Père a rajouté :

« C’est très précieux pour nous comme ce que tu as fait… »

J’avoue avoir été très touché, ce moment restera comme un des plus forts de ce mois de juin 2006 avec ceux vécus peu après avec Alice.

J’avais demandé à ma femme d’attendre afin que nous entrions ensemble dans la Basilique, ce que nous avons pu faire, main dans la main, indescriptible…

Comme l’a été le moment passé devant la tombe de Jean-Paul II, impossible alors de retenir nos larmes. Lors de ma première visite, j’avais croisé son regard, cette fois-ci je m’inclinais devant cette dalle que les pèlerins couvrent, chaque jour, de fleurs et de messages



Nous avons pu accomplir jusqu’au bout notre démarche, elle n’a rien d’exceptionnel ou de glorieux mais il n’y a sans doute que d’autres pèlerins à pied qui peuvent partager le vécu de centaines de kilomètres de pensées, de doutes, d’enthousiasme, de fatigue, de joie, etc… jusqu’à la libération finale.

J’envoie directement cette photo là-haut d’où ma mère nous a suivi et aidé… Elle doit être sacrément fière de son petit-fils…



La vie coule d’une génération à l’autre, l’important est qu’elle n’oublie jamais ni d’où elle vient ni où elle va



A demain