27 ème étape – San Quirico d’Orcia => Acquapendente soit 42 kilomètres = 53’968 pas (Cumulés = 856,3 kilomètres & 1'099’252 pas)

Ou comment être piégés puis sauvés par le Chemin !

Nous avions prévu de scinder cette sympathique section de 48 kilomètres au total en 2 étapes, si possible de longueurs équivalentes, afin de récupérer des efforts des derniers jours. L’étude attentive de la carte nous avait fait douter de la présence d’hébergements là où justement nous allions en avoir besoin, mais…

A cœur pèlerin, rien d’impossible… nous nous sommes donc mis en route en comptant sur les « agriturismo », soit le tourisme rural local, totalement absent des cartes mais que nous avions croisé en quantité jusqu’à présent.

Bref retour en arrière, avant que de dérouler le film de cette très longue journée, pour partager avec vous le panorama que j’avais devant les yeux hier soir pendant que je pensais à ma femme.

Romantique un jour…



Départ vers 7h00 de San Quirico d’Orcia. Première halte après 6 kilomètres pour notre petit-déjeuner dans un village superbe répondant au nom de « Bagno Vignoni » où une source naturelle d’eau chaude en a fait un lieu de thermalisme fréquenté depuis l’Antiquité.



Je renonce d’entrée à vous décrire les 10 heures passées sur la route, partageons ensemble quelques fragments de cette interminable marche. Tout d’abord, rappel des 3 règles de base auxquelles doit répondre toute maison qui prétend au titre de « toscane » :

Etre située sur une colline dégagée, disposer d’une longue allée d’accès et, surtout, qu’elle soit agrémentée de cyprès, démonstration



Vous aimez les ambiances locales ?



Pour être précis, il y a eu un important changement entre le panorama dont nous avons bénéficié avant le tunnel « le Chiavi » (Qui a marqué la moitié de notre étape) et après…

Voilà encore un peu d’avant :



Et voici l’après !



Nous avions dépassé depuis longtemps les 25 kilomètres de marche que nous nous étions fixés puisque nous flirtions avec les 35 et en lieu et place de « tourisme rural », nous arrivions dans une zone industrielle !

Lorsque j’ai vu cette enseigne, j’ai instantanément pensé à mon propre rendez-vous avec ma brune aux yeux verts d’épouse et j’ai espéré que cela nous porterait chance, raté…



Il était trop tôt pour danser et les « agriturismo » restaient invisibles, j’ai alors proposé à Manu qui était épuisé de s’arrêter et j’ai continué afin de découvrir l’hébergement qui devait, à coup sûr, se cacher 2 ou 3 kilomètres plus loin…

6 ou 7 kilomètres d’efforts solitaires n’ont rien changé à l’aspect désertique du lieu, j’ai donc appelé Manu et lui ai demandé de faire du stop pour me rejoindre et décider ensemble quoi faire (Hypothétique grange ou belle étoile ? Mais la pluie menaçait…).

La tentation prend des visages souvent étonnants, cet après-midi c’était celui d’un très sympathique directeur marketing qui partait rejoindre sa famille en vacances à…Rome !

Lorsqu’il nous a amicalement proposé de partager sa route, je confesse un instant d’hésitation… qui n’a heureusement pas duré mais j’ai volontiers accepté son aide pour les 6 kilomètres qui manquaient encore pour rejoindre Acquapendente et un logement décent.

Quelques mots sur notre ville étape qui est un très ancien point de passage pour les pèlerins se rendant à Rome.



Elle abrite notamment une « Basilique du Saint Sépulcre » qui serait liée à celle de Jérusalem ! Le modeste auteur de « Genia » que je suis n’a pas manqué de la visiter…



Encore Jérusalem…

Cette journée fut extraordinaire parce que depuis le début de l’après-midi mon corps n’a plus été en mesure de me fournir l’énergie pour avancer, une autre a alors pris le relais et j’ai l’impression qu’elle aurait pu m’entraîner très loin si j’avais fermé les yeux pour ouvrir ceux de l’intérieur.

Je les ouvrirai cette nuit, lorsque mon moi « standard » dormira, je reprendrai alors mon voyage…

A demain



N.B : Selon notre pratique « compostellane », les 6 derniers kilomètres effectués en voiture n’ont bien entendu pas été comptabilisés…