Rome 2006

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vendredi 2 juin 2006

Samedi 3 juin

14 ème étape – Ceva => Altare soit 33,4 kilomètres = 42’886 pas (Cumulés = 415,2 kilomètres & 532’906 pas)

« Dis Papa, elle est encore loin la mer ? »

Question pertinente lorsque l’on se trouve, selon la carte et les panneaux indicateurs, à 13 kilomètres de cette dernière et qu’une énième montagne nous barre toujours l’horizon !

Longue et rude journée mais en même temps très riche étape…

Vision du village de Priero :



Preuve de notre progression, nous avons quitté le Piémont pour la Ligurie !



Les démêlés judiciaires récents de la Juventus ont inspiré ce commentaire mural poétique…



L’abribus local ou comment motiver le bon peuple à prendre les transports en commun :



Résumé graphique de notre journée (Aux environs de Millesimo) :



Millesimo, ville fantôme habitée par des… fantômes (Gagné !)



J’avais oublié hier…



Peu après avoir croisé celle qui s’impose chaque jour davantage comme la Sainte Patronne de notre pèlerinage, nous avons eu le choix de suivre la route directe ou de faire un crochet par « Cosseria », lieu d’une célèbre bataille napoléonienne des 13 et 14 avril 1796.

Après avoir hésité à rajouter des kilomètres à une journée qui n’allait pas en manquer, nous nous sommes décidés à tenter notre chance car nous avions trop faim…

Nous avons été récompensés en découvrant le restaurant-auberge « Al Castello » qui nous a servi les meilleurs gnocchis « al pesto » depuis notre départ et dont la patronne, que l’on voit ci-dessous avec Manu, a même eu la gentillesse de réserver notre hébergement pour ce soir.



Merci à elle et à son mari pour leur si gentil accueil !

Alors que le ciel était gris et pluvieux lorsque nous nous sommes attablés, nous avons eu la très agréable surprise de ressortir sous un chaud soleil qui a aussi mis en joie le chien du coin…



Des fleurs pour ma belle !



Des canards pas communs pour Serge…



Des croix pour W afin qu’il arrête son massacre irakien et qu’il ne débute pas l’iranien (Le cimetière militaire des morts de 40-45 d’Altare où nous dormons)



Peu avant d’arriver une enseigne résumait très bien notre situation, nous étions « mobiles » mais maintenant nous avons « mal aux gambas »…



Quant à Altare, la photo suivante résume le dynamisme perceptible de l’endroit et la moyenne d’âge des habitants rencontrés…



Il était plus de 17 heures lorsque nous sommes enfin arrivés à destination, Manu a mal aux pieds, j’aimerais être ailleurs et en plus tout est fermé parce c’est fête nationale en Italie aujourd’hui !

Demain la mer et notre aventure changera d’horizon !

A demain…

Vendredi 2 juin - Etape nocturne...

Il est 3 heures du matin et je ne dors pas.

Dans une aventure comme celle-là, il y a les grandes leçons que l’élève que je suis apprend avec plus ou moins de facilité, plus ou moins de volonté, et les moins grandes qui ne requièrent pourtant pas moins d’engagement.

Exemple ?

La largeur de son lit… Dans notre vie normale, quotidienne, dans cette existence que beaucoup ne remarquent même plus et qu’ils laissent filer entre leurs doigts engourdis d’habitudes, notre lit est large du besoin de confort que l’on s’est reconnu, c’est simple et carré voire rectangulaire dans le cas présent.

Lorsque l’on marche, loin de chez soi et de l’univers que l’on s’est construit, les lits sont étroits et à chaque fois que je me retourne, j’ai la désagréable impression de tomber alors je me réveille…

Rassurez-vous, la fatigue étant une force encore plus agissante que l’oreille interne, je vais finir, comme sur le Chemin de Compostelle, par domestiquer ces velléités XL pour moins bouger physiquement au profit d’une encore plus large évasion spirituelle.

Remarquable leçon, les plus beaux voyages se font, immobile, dans le secret de son âme

Pas très loin de cet étroit espace, un parking routier accueille son lot de camions, je les observe de ma fenêtre. Ce sont mes compagnons d’une nuit, ils sont aussi loin de chez eux et un destin imaginatif nous a fait nous côtoyer une nuit près de Ceva, Italie.

J’espère qu’ils dorment bien malgré que leur couche doit être encore plus spartiate que la mienne et qu’ils n’ont pas, eux, vraiment choisi d’être là ?

Autre leçon, ne jamais s’apitoyer sur son sort mais observer le monde et tenter d’être plus reconnaissant et moins égoïste…

Manu dort paisible dans le lit d’à côté, j’écoute sa respiration lente et profonde et cela m’émeut ; quelle chance d’être son père et d’être là, à cet instant !

Je vais à présent me rendormir, j’ai un lit, qu’importe sa largeur, il saura très bien accueillir les rêves que j’ai bien l’intention d’encore faire avant que nous nous remettions en marche…